Généralités
Les lésions de la racine postérieure du ménisque sont définies comme des lésions radiculaires situées à moins de 1 cm de l'attache méniscale ou une avulsion radiculaire osseuse.
Les lésions radiculaires méniscales sont difficiles à repérer à l'examen physique et à l'imagerie et ont toujours été sous-diagnostiquées.
Cette atteinte est bio mécaniquement comparable à une méniscectomie totale.
Elles entraînent des contraintes circonférentielles compromises induisant une diminution de la zone de contact tibio-fémorale et une augmentation des zones de pressions dans le compartiment impliqué.
Les déchirures de la racine postérieure du ménisque latéral (LPRT) sont 10,3 fois plus susceptibles de se produire avec une déchirure du LCA que les déchirures de la racine postérieure du ménisque médial (MPRT), qui sont 5,8 fois plus susceptibles d'avoir des lésions cartilagineuses concomitantes du genou que les LPRT.
Les déchirures de la racine postérieure du ménisque médial sont généralement dégénératives et observées chez les femmes d'âge moyen et peuvent représenter jusqu'à 21,5 % des déchirures du ménisque médial de la corne postérieure.
Lésions potentiellement arthrogènes, pouvant se compliquer de luxation méniscale, ou d’une arthropathie chronique.
IRM
Classification :
La Prade et al. (2015) ont classé les déchirures radiculaires postérieures selon leur morphologie sur la base d'un bilan arthroscopique.
Le type 1 (7 %) est une déchirure radiculaire partielle et stable.
Type 2 (68 %) une déchirure radiculaire complète à moins de 9 mm de l'attache radiculaire. Une déchirure de type 2 peut être sous classée en 2a (38%), entre 0 et <3 mm, 2b (17%), entre 3 et <6 mm et 2c (12%), entre 6 et 9 mm de l'attache radiculaire.
Le type 3 (6 %) est une déchirure en anse de seau avec détachement complet de la racine.
Le type 4 (10 %) est une déchirure oblique ou longitudinale complexe avec détachement complet de la racine.
Le type 5 est une avulsion osseuse de la racine.
Sémiologie IRM des lésions de la racine postérieure du ménisque :
L'imagerie par résonance magnétique (IRM) est la référence en matière d'imagerie pour détecter les déchirures radiculaires, avec une spécificité rapportée de 73 %, une sensibilité de 77 %, une valeur prédictive positive de 22 % et une valeur prédictive négative de 97 %.
Plusieurs signes caractéristiques de déchirures radiculaires ont été décrits pour l'IRM.
Le seul élément sensible des lésions de la racine postérieure du ménisque sur IRM est la solution de continuité en regard de la racine méniscale en hypersignal T2.
3 signes à rechercher en IRM : le ménisque fantôme, l’extrusion méniscale et la lésion radiculaire, ces signes sont sensibles mais non spécifiques.
Le soi-disant « signe fantôme », composé de l'absence du ménisque identifiable en IRM sagittale.
L’extrusion méniscale > 3 mm sur une image coronale à partir du bord articulaire tibial.
L’accumulation accrue de liquide autour de la racine méniscale postérieure : un hypersignal postérieur.
Les déchirures radiales adjacentes à la racine méniscale peuvent être observées comme des zones linéaires de haute intensité de signal, perpendiculaires au ménisque.
L’atteinte de la racine postérieure du ménisque peut se se compliquer d’une subluxation voire luxation, arthrose du genou ou autre arthropathie chronique.
La présence d’œdème osseux est un signe précurseur de l’insuffisance sous chondrale et des fractures qui en résultent.
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