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Lésions du point d’angle postéro-médial
     
 

     
 

Généralités

Les points d’angle postéro-médial (PAPM) et postéro-latéral (PAPL) sont des structures qui jouent un rôle crucial dans la stabilité statique et dynamique du genou.

Le point d’angle postéro-médial manque grandement de recherche et la littérature reste pauvre le concernant, poussant certains auteurs à l’étiqueter « l’angle négligé » .

Comprend 7 éléments :

Le tendon du muscle semi-membraneux.

Le ligament oblique postérieur.

Le ligament poplité oblique.

La coque condylienne postéro-médiale : épaississement capsulaire.

La corne postérieure du ménisque médial.

Le chef médial du muscle gastrocnémien.

Le ligament collatéral médial.

La méconnaissance des lésions du point d’angle postéro-médial du genou et ainsi l’absence de leur prise en charge peuvent conduire à une instabilité rotatoire chronique.

Ce renforcement capsulaire postérieur subit des dommages le plus souvent, lors d'une force appliquée directement sur la face médiale du genou, entraînant un valgus pur sur l'articulation du genou.

La rupture survient principalement lors de mouvements en valgus forcé, associé ou non à une flexion-rotation externe, et survient après celle du LCM. Bien souvent, le ménisque médial est désinséré lorsque la rotation est présente.

L'hyper extension forcée peut, si elle se poursuit, engendrer une lésion du PAPM après la rupture du LCA.


IRM

1. Les classifications :

Pour les lésions ligamentaires, la classification House et al se présente comme suit :

Grade 1 : ligament intact, d’épaisseur normale, avec un œdème péri-ligamentaire (hypersignal T2)

Grade 2 : épaississement du ligament avec rupture partielle de ses fibres avec un œdème/hémorragie péri-ligamentaires plus marqués

Grade 3 : rupture totale du ligament avec œdème/ hémorragie péri-ligamentaires

Il faut chercher les éléments de stabilité ligamentaires

2. Aspect en IRM des lésions des différents composants du PAPM :

a. Le tendon du semi-membraneux

Il s’insère à la face postérieure de la tubérosité interne du tibia.

Signal : Hyposignal homogène.

Les lésions grade 2 sont les plus fréquemment rencontrées.

Les lésions partielles se présentent sous forme d’un signal augmenté au sein du tendon avec un œdème péri-ligamentaire en phase aigue.

Les ruptures totales sont mieux visualisées sur les coupes axiales et sagittales, apparaissent comme une perte de continuité du tendon qui se rétracte et un hématome occupe l’interstice créé.

En outre, la tendinopathie causée par les contraintes chroniques, est visualisée comme un épaississement du ligament.

La présence d’un épanchement distendant la capsule facilite la visualisation des structures.

Le cas échéant, le faisceau capsulaire apparaît comme une structure plate sur la face postérieure du plateau tibial, indiscernable du faisceau direct et en continuité avec le faisceau réfléchi en avant et le ligament poplité oblique en arrière.

b. Le ligament oblique postérieur

Le ligament oblique postérieur est mieux exploré sur les coupes coronales et axiales, ses 3 faisceaux cheminent conjointement et peuvent-être difficiles à individualiser :

Capsulaire: identifiable sur les coupes axiales à hauteur du condyle fémoral.

Central : apparaît sur les coupes axiales et coronales juste en arrière du faisceau superficiel du ligament collatéral médial.

Superficiel : est mieux visualisé sur les coupes coronales, tendue depuis son origine sur la face médiale du plateau tibial comme une mince bande hypo-intense superficielle à l’insertion du faisceau direct du tendon du semi-membraneux.

Les lésions du ligament oblique postérieur, allant de la tension à la rupture complète, sont mieux explorées sur les coupes axiales et coronales.

c. Le ligament poplité oblique :

Le ligament poplité oblique est la structure la plus large au niveau de la face postérieure du genou.

Bien qu’il soit difficile à individualiser, on peut deviner son atteinte à travers celle de la capsule articulaire postérieure, sous forme d’irrégularités, d’épaississement ou de rupture avec de l’œdème péri-ligamentaire.

Ces lésions sont visualisées sur les coupes axiales et sagittales en séquences T2 et DP FAT-SAT.

d. Les lésions capsulo-méniscales médiales

La corne postérieure du ménisque médial : bien visible en IRM.

La coque condylienne postéro-médiale n’est pas analysable en IRM.

Les lésions capsulo-méniscales médiales sont observées sur les coupes sagittales.

Une entorse apparaît comme un épaississement et une augmentation de l’intensité du signal avec un œdème périlésionnel.

Les insertions capsulaires et tibiales du ménisque sont mieux appréciées sur les coupes coronales.

e. Le ligament collatéral médial

La coupe de choix pour visualiser le ligament collatéral médial sur toute sa longueur est la coupe coronale sur les séquences pondérées T1 et T2.

Les coupes axiales peuvent montrer un œdème ou un épaississement le long de l’angle postéro-médial et suggèrent une atteinte du faisceau profond du ligament collatéral médial.

Les coupes sagittales, permettent également d’évaluer les insertions postérieures des ligaments ménisco-fémoral et ménisco-tibial ainsi que les avulsions osseuses associées.