Autoformation d’Echographie de l’Epaule

 

Radio-anatomie normale et lésions dégénératives de la coiffe des rotateurs

L'examen clinique
     
     
L’inspection
  Elle doit s’effectuer sur un sujet torse nu, assis sur un tabouret, de manière comparative, en se plaçant en avant, à coté et en arrière du patient. Elle doit être rigoureuse, systématique et toujours bilatérale. On recherche :
  • Déformation, ecchymose, tuméfaction ou amyotrophie des fosses sus et sous-épineuses…
• Cicatrice chirurgicale, ou points de feu.
• Rythme scapulo-huméral lors de l’élévation du membre supérieur
     
La palpation
  Mettant en évidence des points douloureux au niveau de certaines « zones critiques » : colonne cervicale, défilé inter-scalénique, contracture du muscle trapèze, ou du coracoïde
  Parfois, lors de la mobilisation en élévation et en rotation, on perçoit des crépitations, voire un ressaut quelquefois audible comme un « accrochage » au passage sous la voûte acromio-coracoïdienne.
     
L’étude de la mobilité
  - Elle doit être évaluée en actif (sujet assis et debout), et en passif (position allongée).
- Elle mesure essentiellement 3 mouvements : la rotation interne (RI) niveau main sur rachis, l’élévation antérieure, et la rotation externe (RE) coude au corps dite rotation externe en position 1 (notée RE1).
- Celle-ci, peut aussi se mesurer en 2 autres positions notées, RE2 (bras à 90° d’abduction) et RE3 (bras à 90° d’élévation antérieure).
       
  L’examen de la mobilité passive
    Une diminution des mobilités passives en RE, RI et en flexion signe la présence d’une capsulite rétractile ou «épaule gelée ». Le reste de l’examen clinique est alors irréalisable dans ce cas.
Si la mobilité passive est normale, et la mobilité active en flexion est diminuée, on parlera alors d’épaule pseudo-paralytique. Il s’agit le plus souvent dans ce cas d’un problème de coiffe des rotateurs.
       
  Examen de la mobilité active
    > Les manœuvres dynamiques : recherche d’un conflit sous acromial
       
    - Le test de Neer:
       
   
       
    Il consiste en une élévation antérieure passive mains en pronation tout en bloquant la rotation de l’omoplate
    Cette manœuvre reproduit le frottement des tendons sous le bord antérieur de l’acromion
Elle est considérée positive si une douleur survient entre 60°et 120° d’élévation antérieure
       
    - Le signe de Yocum:
       
   
       
    La main du patient est posée sur l’épaule opposée, bras à 90° d’élévation antérieure
Le patient lève son coude contre une résistance
Ce signe serait positif en présence de douleur
       
    -Le signe de Hawkins:
       
   
       
    Le bras est mis à 90° d’élévation antérieure, coude fléchit à 90°, mouvement en rotation interne
On reproduit ainsi le frottement des tendons sous le ligament acromio-coracoïdien
Test positif s’il déclenche une douleur
       
    > Etude de la coiffe et de la musculature
      L’infraspinatus
        - La manœuvre de Patte
           
       
           
        Elle permet de tester de manière comparative la force de rotation externe, sur le bras maintenu en antéposition à 90°.
Dans cette position de rotation externe, la résistance que le sujet oppose à l’examinateur est grossièrement parallèle à l’état de l’infraspinatus.
On peut également tester le tendon de l’infraspinatus chez le patient assis, coude au corps, avant bras fléchit à 90°.
on demande au patient de faire une rotation externe de l’avant bras, et l’examinateur s’oppose à ce mouvement en retenant le poignet
             
        - Le signe de clairon
             
       
             
        En absence de rotateurs externes, pour porter la main à la bouche, le patient devra élever son coude au dessus de l’horizontal
             
        - Le signe de portillon
             
       
             
        En absence de rotateur externe, le patient ne pourra pas freiner le retour automatique de la main vers l’abdomen.
Partant d’une rotation externe coude au corps, l’examinateur lâche la main du patient, et la main de ce dernier vient alors frapper l’abdomen.
             
      Le long biceps
        - La manœuvre de supination contrariée et le palm up test
             
       
             
        Pied face à l’examinateur, coude fléchi à 90° de flexion contrariée
La survenue d’une douleur ou d’une impotence est à priori en rapport avec une atteinte du long biceps. La mise en évidence d’une boule à la partie basse du bras, témoignera de la présence d’une rupture
             
      Le subscapularis
        - La manœuvre de Gerber
             
       
             
        Le patient passe la main dans le dos au niveau de la ceinture, il doit alors fermer le poing, décoller celui-ci de la ceinture et garder la position.
             
      Le supraspinatus
        - Le signe de JOBE
             
       
             
        Le bras du patient est dans le plan de l’omoplate, 30° vers l’avant, et à 90° d’abduction ; le pouce vers le bas en demandant au patient de résister à une pression descendante de l’examinateur.
Il est positif en cas de la diminution de la force de résistance du patient.
             
Au terme de ce bilan clinique, on peut retenir la description « princeps » de l’école française de rhumatologie avec corrélations anatomo-cliniques:
L’épaule « en 4 maux » :
  - Épaule « gelée » : rétraction capsulaire, s’il existe une limitation des amplitudes passives
- Épaule aiguë hyperalgique : tendinopathie calcifiante
- Épaule pseudo-paralytique: rupture massive de la coiffe des rotateurs
- Épaule douloureuse simple : tendinopathie de la coiffe et de la longue portion du biceps.